ÉTUDE THERMODYNAMIQUE

Calcul du pH d’une Solution Tampon et Température

Calcul du pH d'une Solution Tampon et Température

Calcul du pH d'une Solution Tampon et Température

Contexte : Pourquoi la température influence-t-elle le pH ?

En chimie, et plus particulièrement en biochimie, maintenir un pH stable est souvent crucial. Les solutions tamponsSolution qui maintient un pH approximativement constant malgré l'ajout de petites quantités d'acide ou de base, ou malgré une dilution. sont conçues pour cette tâche. Cependant, la constante d'acidité (Ka), qui gouverne l'équilibre acido-basique, est une constante d'équilibre thermodynamique. Comme toute constante d'équilibre, elle dépend de la température. Comprendre et quantifier cette dépendance est essentiel pour préparer des tampons fiables pour des expériences qui ne se déroulent pas à la température standard de 25 °C, comme en biologie où la température de référence est souvent 37 °C.

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous guidera à travers l'application de l'équation de van 't Hoff pour déterminer comment le pKa d'un couple acide-base change avec la température. Vous appliquerez ensuite l'équation d'Henderson-Hasselbalch pour calculer le pH du tampon à différentes températures et analyser l'impact de cette variation.


Objectifs Pédagogiques

  • Comprendre la relation entre la constante d'équilibre (Ka), l'enthalpie de réaction (\(\Delta H^\circ\)) et la température.
  • Appliquer l'équation de van 't Hoff pour calculer un pKa à une nouvelle température.
  • Utiliser l'équation d'Henderson-Hasselbalch pour calculer le pH d'une solution tampon.
  • Analyser l'effet d'une réaction de dissociation endothermique ou exothermique sur le pH.
  • Maîtriser les conversions d'unités (température en Kelvin, énergie en Joules).

Données de l'étude

On souhaite préparer une solution tampon pour une expérience de biologie cellulaire qui doit être maintenue à 37 °C. Le tampon est préparé à 25 °C en utilisant le couple acide acétique / ion acétate.

Équilibre de dissociation de l'acide acétique
\[ \text{CH}_3\text{COOH}_{(aq)} + \text{H}_2\text{O}_{(l)} \rightleftharpoons \text{CH}_3\text{COO}^-_{(aq)} + \text{H}_3\text{O}^+_{(aq)} \]

Caractéristiques thermodynamiques et concentrations :

  • Concentration en acide acétique, \([\text{CH}_3\text{COOH}]\) = 0.10 M.
  • Concentration en acétate de sodium, \([\text{CH}_3\text{COONa}]\) = 0.10 M.
  • pKa du couple à \(T_1 = 25 \, ^\circ\text{C}\) (298.15 K) : \(\text{p}K_{a,1} = 4.76\).
  • Enthalpie standard de dissociation de l'acide acétique : \(\Delta H^\circ_{\text{diss}} = -1.0 \, \text{kJ/mol}\).
  • Constante des gaz parfaits : \(R = 8.314 \, \text{J}\cdot\text{mol}^{-1}\cdot\text{K}^{-1}\).

Questions à traiter

  1. Calculer le pH de la solution tampon à \(T_1 = 25 \, ^\circ\text{C}\).
  2. En utilisant l'équation de van 't Hoff, déterminer la valeur du \(\text{p}K_a\) du couple acide acétique/acétate à \(T_2 = 37 \, ^\circ\text{C}\) (310.15 K).
  3. Calculer le nouveau pH de la solution tampon à \(T_2 = 37 \, ^\circ\text{C}\).
  4. La variation de pH est-elle significative ? Comment l'expliquer sur la base du signe de \(\Delta H^\circ_{\text{diss}}\) ?

Correction : Calcul du pH d'une Solution Tampon et Température

Question 1 : Calculer le pH de la solution tampon à 25 °C

Principe (le concept physique)
HA HA A⁻ A⁻ pH = 4.76 [HA] = [A⁻] ⟹ pH = pKa

Le pH d'une solution tampon est déterminé par le pKa du couple acide-base et le rapport des concentrations de la base conjuguée et de l'acide. L'équation d'Henderson-Hasselbalch relie directement ces trois grandeurs.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'équation d'Henderson-Hasselbalch est une réorganisation logarithmique de l'expression de la constante d'acidité Ka. Sa grande utilité vient du fait qu'elle relie directement les trois paramètres clés d'un tampon : le pH, le pKa, et le rapport des concentrations. Elle n'est cependant qu'une approximation, valable lorsque l'autoprotolyse de l'eau est négligeable et que la dissociation de l'acide faible est faible (ce qui est le cas dans une zone tampon).

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : Le cas où [Base] = [Acide] est particulièrement important. Non seulement le calcul est simplifié (pH = pKa), mais c'est aussi à ce point que la solution a sa capacité tampon maximale, c'est-à-dire sa meilleure résistance à l'ajout d'un acide ou d'une base forte.

Normes (la référence réglementaire)

L'Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (IUPAC) définit des procédures strictes pour l'étalonnage des pH-mètres, qui reposent sur des solutions tampons de référence primaires dont le pH est connu avec une grande précision à différentes températures.

Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que la solution est suffisamment diluée pour que les activités des espèces soient égales à leurs molarités (coefficients d'activité = 1). On néglige également la dissociation de l'acide et l'autoprotolyse de l'eau comme sources d'ions H₃O⁺, ce qui est justifié dans une solution tampon concentrée.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Équation d'Henderson-Hasselbalch :

\[ \text{pH} = \text{p}K_a + \log_{10}\left(\frac{[\text{Base conjuguée}]}{[\text{Acide}]}\right) \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(\text{p}K_{a,1} = 4.76\) (à 25 °C)
  • \([\text{CH}_3\text{COOH}] = 0.10 \, \text{M}\)
  • \([\text{CH}_3\text{COO}^-] = 0.10 \, \text{M}\) (provenant de l'acétate de sodium, un sel totalement dissocié)
Calcul(s) (l'application numérique)

Application de l'équation :

\[ \begin{aligned} \text{pH}_{25^\circ\text{C}} &= 4.76 + \log_{10}\left(\frac{0.10}{0.10}\right) \\ &= 4.76 + \log_{10}(1) \\ &= 4.76 + 0 \\ &= 4.76 \end{aligned} \]
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Lorsque les concentrations de l'acide et de sa base conjuguée sont égales, le pH du tampon est exactement égal au pKa du couple. C'est la situation où le pouvoir tampon est maximal.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Cette première étape est fondamentale. Elle permet de calculer le pH de référence de notre tampon dans les conditions standards de sa préparation (25 °C). Ce sera notre point de comparaison pour évaluer l'impact du changement de température.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Toujours vérifier que les concentrations utilisées dans l'équation sont bien celles à l'équilibre. Pour un tampon, on peut approximer qu'elles sont égales aux concentrations initiales, mais cette approximation devient moins bonne si le tampon est très dilué.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Résultat Final : Le pH de la solution tampon à 25 °C est de 4.76.

À vous de jouer !

Question 2 : Déterminer le pKa à 37 °C

Principe (le concept physique)
HA + H₂O A⁻ + H₃O⁺ ΔT > 0 Équilibre déplacé (ΔH° < 0)

L'équation de van 't Hoff décrit la relation entre la variation de la constante d'équilibre d'une réaction (\(K_a\) ici) et la variation de température. Cette relation dépend de l'enthalpie standard de la réaction (\(\Delta H^\circ\)). Connaissant \(K_a\) et \(\Delta H^\circ\) à une température \(T_1\), on peut calculer \(K_a\) (et donc pKa) à une autre température \(T_2\).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'équation de van 't Hoff dérive de la relation de Gibbs-Helmholtz (\(\Delta G^\circ = \Delta H^\circ - T\Delta S^\circ\)) et de la relation fondamentale liant l'énergie de Gibbs à la constante d'équilibre (\(\Delta G^\circ = -RT\ln K\)). En combinant et en intégrant ces relations (en supposant \(\Delta H^\circ\) constant), on obtient la forme intégrée de l'équation de van 't Hoff, qui est un outil puissant pour prédire l'effet de la température sur les équilibres chimiques.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : Le signe de \(\Delta H^\circ\) est crucial. Il vous indique immédiatement le sens de la variation du pKa. Avant même de calculer, vous devriez savoir si le pKa va augmenter ou diminuer. Ici, \(\Delta H^\circ\) est négatif (exothermique), donc une augmentation de T doit défavoriser la réaction, rendant l'acide plus faible, ce qui signifie que le pKa doit augmenter.

Normes (la référence réglementaire)

Les données thermodynamiques standard (comme \(\Delta H^\circ\), \(\Delta G^\circ\), \(S^\circ\)) sont tabulées par des organismes comme le NIST (National Institute of Standards and Technology) ou dans des recueils de données comme les tables CRC. La température de référence pour ces données standard est presque toujours 298.15 K (25 °C).

Hypothèses (le cadre du calcul)

L'hypothèse fondamentale pour utiliser la forme intégrée de l'équation de van 't Hoff est que l'enthalpie de réaction \(\Delta H^\circ\) est considérée comme constante sur l'intervalle de température étudié (de 25 °C à 37 °C). Pour un petit écart de 12 K, cette approximation est excellente.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Forme intégrée de l'équation de van 't Hoff, exprimée en pKa :

\[ \text{p}K_{a, T_2} = \text{p}K_{a, T_1} + \frac{\Delta H^\circ_{\text{diss}}}{R \ln(10)} \left( \frac{1}{T_2} - \frac{1}{T_1} \right) \]
Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Unités : L'erreur la plus commune est l'incohérence des unités. L'enthalpie (\(\Delta H^\circ\)) est souvent donnée en kJ/mol mais la constante des gaz (R) est en J/mol·K. Il faut impérativement convertir \(\Delta H^\circ\) en J/mol. De plus, les températures doivent toujours être en Kelvin (K).

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(\text{p}K_{a,1} = 4.76\)
  • \(\Delta H^\circ_{\text{diss}} = -1.0 \, \text{kJ/mol} = -1000 \, \text{J/mol}\)
  • \(R = 8.314 \, \text{J}\cdot\text{mol}^{-1}\cdot\text{K}^{-1}\)
  • \(T_1 = 25 + 273.15 = 298.15 \, \text{K}\)
  • \(T_2 = 37 + 273.15 = 310.15 \, \text{K}\)
  • \(\ln(10) \approx 2.303\)
Calcul(s) (l'application numérique)

Calcul du pKa à 37 °C :

\[ \begin{aligned} \text{p}K_{a, T_2} &= 4.76 + \frac{-1000}{8.314 \times 2.303} \left( \frac{1}{310.15} - \frac{1}{298.15} \right) \\ &= 4.76 + \frac{-1000}{19.147} \left( 0.0032242 - 0.0033540 \right) \\ &= 4.76 - 52.227 \times (-0.0001298) \\ &= 4.76 + 0.00678 \\ &\approx 4.767 \end{aligned} \]
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le pKa n'a augmenté que de 0.007. C'est une très faible variation, ce qui indique que l'équilibre de dissociation de l'acide acétique est peu sensible à la température. Le résultat est cohérent avec la prédiction qualitative : \(\Delta H^\circ\) < 0, T augmente, donc pKa augmente.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Le pH d'un tampon dépend directement du pKa. Comme le pKa change avec la température, il est impossible de calculer le pH à 37°C sans d'abord calculer la valeur du pKa à cette nouvelle température. Cette étape est donc un prérequis indispensable à la question suivante.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Résultat Final : Le pKa du couple acide acétique/acétate à 37 °C est d'environ 4.767.

À vous de jouer !

Question 3 : Calculer le pH de la solution tampon à 37 °C

Principe (le concept physique)
37°C 25°C pH = pKa(37°C) = 4.767 Le pH suit la variation du pKa

Le calcul est identique à celui de la question 1, mais en utilisant la nouvelle valeur de pKa calculée à 37 °C. On suppose que la variation de volume due à la température est négligeable et que les concentrations du couple acide/base restent donc inchangées.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'hypothèse que les concentrations ne changent pas avec la température est une simplification. En réalité, le volume de la solution augmente légèrement avec la température (dilatation thermique), ce qui diminue très légèrement les concentrations. Cependant, comme le rapport des concentrations intervient dans l'équation, cet effet s'annule presque entièrement. La variation de pH est donc quasi exclusivement due à la variation du pKa.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : Notez que la 'recette' du tampon (le rapport [Base]/[Acide]) n'a pas changé. C'est la propriété intrinsèque de l'acide (son pKa) qui a été modifiée par la température. Le calcul du pH reste une simple application de l'équation d'Henderson-Hasselbalch avec la nouvelle valeur de pKa.

Normes (la référence réglementaire)

Pour des mesures de haute précision, les pH-mètres modernes possèdent une sonde de température qui compense automatiquement la pente de la réponse de l'électrode en fonction de la température (selon l'équation de Nernst). Cependant, cette compensation ne corrige pas la variation du pKa du tampon lui-même, qui est un phénomène chimique distinct à prendre en compte.

Hypothèses (le cadre du calcul)

L'hypothèse principale ici est que la variation de volume de la solution entre 25 °C et 37 °C est négligeable, et donc que les concentrations molaires de l'acide et de la base, et surtout leur rapport, restent constantes.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Équation d'Henderson-Hasselbalch :

\[ \text{pH} = \text{p}K_{a,T_2} + \log_{10}\left(\frac{[\text{Base conjuguée}]}{[\text{Acide}]}\right) \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(\text{p}K_{a, T_2} \approx 4.767\) (calculé précédemment)
  • \([\text{CH}_3\text{COOH}] = 0.10 \, \text{M}\)
  • \([\text{CH}_3\text{COO}^-] = 0.10 \, \text{M}\)
Calcul(s) (l'application numérique)
\[ \begin{aligned} \text{pH}_{37^\circ\text{C}} &= 4.767 + \log_{10}\left(\frac{0.10}{0.10}\right) \\ &= 4.767 + 0 \\ &= 4.767 \end{aligned} \]
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Comme attendu pour un tampon équimolaire, le pH final est égal au nouveau pKa à 37°C. Le pH a donc suivi la légère augmentation du pKa due au chauffage de la solution.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Cette étape est la conclusion logique de l'exercice : elle combine le pKa dépendant de la température (calculé en Q2) avec la composition du tampon (donnée) pour trouver le pH réel dans les conditions de l'expérience.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur classique serait d'oublier d'utiliser la nouvelle valeur de pKa calculée à la question 2 et de réutiliser la valeur à 25 °C. La température affecte le pKa, et c'est ce changement qui est au cœur de l'exercice.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Résultat Final : Le pH de la solution tampon à 37 °C est d'environ 4.767.

À vous de jouer !

Question 4 : Analyser la variation de pH

Principe (le concept physique)
Principe de Le Châtelier (ΔH° < 0) T = 25°C HA A⁻ T = 37°C (+ Chaleur) HA A⁻ L'équilibre se déplace vers les réactifs

La variation de pH est directement liée à la variation du pKa. Le signe de l'enthalpie de dissociation (\(\Delta H^\circ\)) nous renseigne sur le sens de la variation, conformément au principe de Le Châtelier. Une réaction exothermique (\(\Delta H^\circ < 0\)) est défavorisée par une augmentation de température, tandis qu'une réaction endothermique (\(\Delta H^\circ > 0\)) est favorisée.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le principe de Le Châtelier (ou loi de modération) stipule que si une contrainte (comme un changement de température, de pression ou de concentration) est appliquée à un système à l'équilibre, le système se déplace dans une direction qui tend à minimiser cette contrainte. Pour la température, le système favorise la réaction qui absorbe la chaleur (endothermique) lorsque la température augmente.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Astuce à retenir : - Endothermique (\(\Delta H^\circ > 0\)): La chaleur est comme un réactif. Augmenter T déplace l'équilibre vers la droite -> plus de produits, Ka augmente, pKa diminue. - Exothermique (\(\Delta H^\circ < 0\)): La chaleur est comme un produit. Augmenter T déplace l'équilibre vers la gauche -> moins de produits, Ka diminue, pKa augmente.

Normes (la référence réglementaire)

Les fiches de données de sécurité (FDS) des produits chimiques, conformes au Système Général Harmonisé (SGH), fournissent des informations sur la stabilité et la réactivité. Bien qu'elles ne donnent pas toujours le \(\Delta H^\circ\), elles peuvent indiquer si un produit se décompose ou réagit dangereusement avec la température.

Hypothèses (le cadre du calcul)

L'analyse qualitative repose entièrement sur l'exactitude du signe de \(\Delta H^\circ\). Une erreur sur ce signe (par exemple, en oubliant un signe "moins" dans une table de données) inverserait complètement la conclusion sur le sens de variation du pH.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Pas de nouvelle formule. L'analyse est une interprétation qualitative du signe de \(\Delta H^\circ\) via le principe de Le Châtelier.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Signe de l'enthalpie de dissociation : \(\Delta H^\circ_{\text{diss}} < 0\) (exothermique)
Calcul(s) (l'application numérique)

Cette étape ne requiert pas de calcul numérique mais une analyse qualitative.

Réflexions (l'interprétation du résultat)

Analyse : Le pH est passé de 4.760 à 4.767, soit une très légère augmentation de 0.007 unité. Pour la plupart des applications, cette variation est négligeable, ce qui montre la robustesse de ce tampon.

Explication thermodynamique : La dissociation de l'acide acétique est exothermique (\(\Delta H^\circ = -1.0\) kJ/mol). Selon le principe de Le Châtelier, si on augmente la température, le système s'oppose à ce changement en favorisant le sens qui consomme de la chaleur, c'est-à-dire le sens inverse (endothermique). L'équilibre se déplace donc vers la gauche : \[ \underbrace{\text{CH}_3\text{COOH}_{(aq)} + \text{H}_2\text{O}_{(l)}}_{\text{Favorisé à T élevée}} \rightleftharpoons \text{CH}_3\text{COO}^-_{(aq)} + \text{H}_3\text{O}^+_{(aq)} \] L'acide devient légèrement plus faible à 37 °C qu'à 25 °C. Un acide plus faible a une constante d'acidité \(K_a\) plus petite, et donc un \(\text{p}K_a\) plus grand. C'est bien ce que nous avons calculé (\(\text{p}K_a\) passe de 4.760 à 4.767). Par conséquent, le pH du tampon augmente légèrement.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Comprendre le 'pourquoi' est aussi important que le 'combien'. Cette analyse qualitative renforce la compréhension des principes thermodynamiques fondamentaux qui sous-tendent les calculs. Elle permet de vérifier si le résultat numérique a un sens physique et de prédire le comportement d'autres systèmes sans calcul.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas appliquer la même conclusion à tous les acides. L'acide formique, par exemple, a un \(\Delta H^\circ\) de dissociation proche de zéro, son pKa change donc très peu avec la température. Le tampon phosphate a un \(\Delta H^\circ\) positif, son pH diminue donc quand on le chauffe.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Résultat Final : La variation est faible. Le caractère exothermique de la dissociation explique pourquoi le pKa (et donc le pH du tampon équimolaire) augmente avec la température.

À vous de jouer !


Outil Interactif : Calculateur de pH en fonction de la Température

Modifiez les paramètres pour voir leur influence sur le pKa et le pH.

Paramètres du Tampon
Résultats
pKa à T -
pH à T : -

Pour Aller Plus Loin : Dépendance de ΔH° avec la Température

Loi de Kirchhoff : Dans cet exercice, nous avons supposé que \(\Delta H^\circ\) était constant sur l'intervalle de température, ce qui est une bonne approximation pour de faibles variations. En réalité, \(\Delta H^\circ\) dépend lui-même de la température. La loi de Kirchhoff permet de calculer cette variation en utilisant la différence des capacités thermiques molaires à pression constante (\(\Delta C_p^\circ\)) entre les produits et les réactifs : \(d(\Delta H^\circ)/dT = \Delta C_p^\circ\). Intégrer cette relation permet des calculs encore plus précis sur de larges gammes de température.


Le Saviez-Vous ?

Le pH du sang humain est rigoureusement maintenu autour de 7.4 par plusieurs systèmes tampons (bicarbonates, phosphates, protéines). La dissociation du principal tampon, H₂CO₃/HCO₃⁻, est endothermique. Par conséquent, chez les animaux à sang froid, le pH sanguin augmente lorsque leur température corporelle baisse, et inversement. Le corps ajuste activement la ventilation pour maintenir une "neutralité" relative de l'eau malgré ces variations.


Foire Aux Questions (FAQ)

Pourquoi utilise-t-on l'équation d'Henderson-Hasselbalch ?

C'est une reformulation de l'expression de la constante d'acidité (\(K_a\)) qui est particulièrement pratique pour les solutions tampons. Elle permet de calculer directement le pH en connaissant le pKa et le rapport des concentrations, évitant de devoir résoudre une équation pour trouver la concentration en H₃O⁺.

L'approximation \(\Delta H^\circ\) constant est-elle toujours valable ?

Pour de petits écarts de température (10-20 K), c'est généralement une très bonne approximation. Pour des écarts plus grands, la variation de \(\Delta H^\circ\) avec la température peut devenir non négligeable, et il faudrait utiliser la loi de Kirchhoff pour plus de précision.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. La dissociation d'un acide faible est endothermique (\(\Delta H^\circ > 0\)). Si on augmente la température, le pH d'une solution tampon équimolaire de cet acide :

2. Pour quel rapport [Base]/[Acide] le pH d'un tampon est-il le plus sensible aux erreurs de mesure sur les concentrations ?


Solution Tampon
Une solution contenant un acide faible et sa base conjuguée (ou une base faible et son acide conjugué) qui résiste aux variations de pH lors de l'ajout de petites quantités d'acide ou de base.
pKa
Le cologarithme décimal de la constante de dissociation acide (\(K_a\)). \(\text{p}K_a = -\log_{10}(K_a)\). C'est une mesure de la force d'un acide ; plus le pKa est faible, plus l'acide est fort.
Équation de van 't Hoff
Relation thermodynamique qui lie la variation de la constante d'équilibre d'une réaction à la variation de la température, en fonction de l'enthalpie standard de la réaction.
Équation d'Henderson-Hasselbalch
Équation qui relie le pH, le pKa et le rapport des concentrations de la base conjuguée et de l'acide dans une solution tampon.
Fondamentaux de la Thermodynamique Chimique : pH et Température

D’autres exercices de Thermodynamique Chimique:

Stabilité Relative des Allotropes du Soufre
Stabilité Relative des Allotropes du Soufre

Stabilité Relative des Allotropes du Soufre Stabilité Relative des Allotropes du Soufre Contexte : Pourquoi une même substance peut-elle exister sous différentes formes ? De nombreux éléments et composés peuvent exister sous différentes formes cristallines dans le...

Loi de Henry et la Dissolution des Gaz
Loi de Henry et la Dissolution des Gaz

Thermodynamique : Loi de Henry et Dissolution des Gaz Loi de Henry et la Dissolution des Gaz Contexte : Pourquoi les sodas pétillent-ils ? Le pétillement des boissons gazeuses est dû à la libération de dioxyde de carbone (CO₂) qui était dissous dans le liquide. Mais...

Cycle de Born-Haber et Énergie Réticulaire
Cycle de Born-Haber et Énergie Réticulaire

Thermodynamique : Cycle de Born-Haber et Énergie Réticulaire Cycle de Born-Haber pour l'énergie réticulaire d'un cristal ionique Contexte : La Stabilité des Cristaux Ioniques Un cristal ionique, comme le sel de table (NaCl), est une structure remarquablement stable....

Enthalpie de neutralisation d’un acide
Enthalpie de neutralisation d’un acide

Thermodynamique : Enthalpie de neutralisation d'un acide fort par une base forte Enthalpie de neutralisation d'un acide fort par une base forte Contexte : La Chaleur des Réactions Acido-Basiques La réaction entre un acide et une base, appelée neutralisation, est...

Affinité chimique et avancement de réaction
Affinité chimique et avancement de réaction

Thermodynamique : Affinité chimique et avancement de réaction Affinité chimique et avancement de réaction Contexte : Le Moteur des Réactions Chimiques Pourquoi une réaction chimique se produit-elle dans un sens plutôt que dans l'autre ? La réponse se trouve dans le...

Calcul de l’énergie de liaison
Calcul de l’énergie de liaison

Calcul de l'Énergie de Liaison Calcul de l'énergie de liaison à partir des enthalpies de formation Comprendre l'énergie de liaison L'énergie de liaison (ou enthalpie de liaison) est l'énergie nécessaire pour rompre une mole d'une liaison chimique spécifique dans une...

0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *